Maureen Ayité, entrepreneure béninoise et fondatrice de Nanawax, a déjà figuré dans le magazine Forbes Afrique. Elle a établi sa renommée grâce à sa présence sur les réseaux sociaux, et parce que ses produits ont été portés par des personnalités publiques lors d’événements significatifs. La mention de Nanawax en tant que #17 dans le classement des marques préférées en Afrique en 2019, a confirmé qu’elle et son entreprise évoluent très rapidement. En effet, l’entreprise a été fondée après le retour de Maureen Ayité à Cotonou en 2012, après ses études à l’extérieur du pays.
Maureen Ayité n’avait pas commencé à vendre des produits dans le but de créer une entreprise textile – pourtant elle a aujourd’hui sept boutiques Nanawax en Afrique de l’Ouest.
La fondatrice de Nanawax a vécu son enfance entre le Bénin et la Côte d’Ivoire pour poursuivre ensuite son parcours supérieur en France. “Enfant de pagne”, comme elle le dit, Ayité a grandi avec ce style vestimentaire. En tant qu’adolescente puis jeune adulte, elle a saisi toutes les occasions qui se présentaient à elle pour l’intégrer à ses tenues. Elle accomplissait cela généralement en créant et utilisant des accessoires avec du pagne. L’adolescente avait déjà assez de talent à cet âge pour que ses camarades soient intéressés par ses bibelots.
C’est seulement après avoir commencé ses études qu’elle s’est rendue compte qu’il y avait du potentiel dans son passe-temps. La jeune femme, envisageait de suivre un stage dans le cadre de sa formation universitaire en langue des signes française.. Ayant auparavant publié des contenus sur Facebook à propos de ses produits décoratifs pendant quelque temps, Maureen Ayité a bâti une communauté de fans très engageante. Elle a dès lors eu l’idée de vendre ses accessoires et les modèles cousus par des tailleurs qu’elle a payés pendant ses vacances au Bénin. Cela l’a conduite à mettre une notification sur Facebook pour ses fans, les invitant à une vente privée.
Ayité s’attendait à ce que très peu de personnes se présentent à sa vente, mais elle s’est retrouvée avec près de 200 individus. Elle a donc pris la décision de remettre son stage à plus tard.
A la suite de cet événement, elle s’est rendue dans l’arrière-boutique de sa mère pour poursuivre son nouveau projet, continuant avec des accessoires et la customisation d’autres habits. Lorsqu’elle a vu son succès, elle a complètement laissé tomber ses études pour continuer ses ventes et a commencé à aller à la recherche de meilleurs matériaux. C’est ainsi qu’avec son implication dans le projet et sa présence continue sur les réseaux sociaux, elle est rapidement devenue styliste et fondatrice de l’entreprise Nanawax, qui vend des vêtements de qualité et de style africain.
Son progrès rapide est mis en avant par le fait qu’elle a créé Nanawax en 2012, mais a très vite été remarquée à l’échelle internationale. En 2015, elle est citée comme l’une des 30 talents d’avenir et bâtisseurs de l’Afrique francophone. Ses modèles ont été portés à plusieurs occasions significatives. Un exemple serait Black M lors de la cérémonie des NRJ Awards 2016. Plus récemment, en décembre 2022, elle a reçu de la part de la Ministre Française de l’Europe et des Affaires Étrangères la Médaille de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres grâce à ses contributions à l’entrepreneuriat.
Mais ce n’était pas facile pour elle d’en arriver là. L’entrepreneure ambitieuse a dû faire face à plusieurs conflits entre concurrents, notamment le procès de Uniwax et Vlisco qui l’ont accusée de plagiat à cause des conceptions similaires qu’ils ont eu. Elle eut aussi des trahisons par des individus qui travaillaient avec elle (y compris des proches, tel que sa meilleure amie), qui ont essayé d’abuser de sa bonne volonté.
Beaucoup considèrent sans avoir visité sa boutique que ses produits sont trop chers. Ils affirment le plus souvent qu’ils peuvent trouver des couturiers artisanaux pour leur faire les mêmes vêtements à une fraction du prix de Nanawax.
C’est un des problèmes majeurs auxquels les entrepreneurs envisageant de prendre cette route doivent faire face ; le Bénin est encore dans une étape de vente artisanale, et cela peut freiner les ventes dans le secteur textile. Pourtant, c’est un secteur qui a beaucoup de potentiel au Bénin, grâce au fait que c’est le pays avec le plus d’exports de coton dans sa région.
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